Dans le Monde 2 de ce week-end paraît une interview de Joshua Key, GI américain, a profité d'une permission pour fuir et a trouvé refuge avec sa femme et ses enfants au Canada. Dans son interview il raconte qu'il s'est engagé dans l'US Army car il était fauché et qu'il avait deux enfants. Il a été affecté au service des mines, l'armée lui ayant promis qu'il resterait en Amérique il était confiant mais il a finalement dû partir pour l'Irak. Il a dû faire des patrouilles alors qu'il n'avait été formé que pour poser des mines.
Il raconte sa surprise en voyant des gens les applaudir (vestiges du régime de Saddam Hussein où il fallait acclamer les militaires). Il arrive ensuite à Fallouja où il s'étonne de ne pas avoir de nouvelles de certains de ses camarades et explique que les soldats préféraient se mutiler que de rester en Irak mais que finalement l'armée américaine a menacé les gens qui se mutinaient.
Il raconte ensuite comment la presse ne montre que les bons côtés de la guerre en Irak : les beaux costumes, internet etc (qu'il appelle "zone verte") alors que sa section avait des habits tachés de sang et n'arrivait même pas à écrire à leur famille parce que les irakiens faisaient sauter les boîtes aux lettres qu'il appelle "zone rouge"). Il raconte les rafles, qui avaient lieu à 4h du matin, qui étaient d'une extrême violence et où il devait arrêter des gens dont il ne trouvait rien de suspect.
Il secompare aux irakiens, disant qu'il aurait fait la même chose qu'eux et il dit que le but des américains était de terroriser voire de rendre fous les Irakiens et raconte que souvent des gens étaient tuer car ils ne parlaient pas l'anglais donc ne comprenaient pas les ordres des américains. Pour cela il raconte l'histoire d'un père et de son fils qui ont été mitraillés car ils ne savaient pas parler l'anglais donc ils n'avaient pas compris le sens du panneau "stop", ils n'étaient même pas armés !" On tire d'abord, on réfléchit ensuite" figure même dans l'interview.
Il raconte ensuite que sa femme avait reçu 2,3 fois des coups de fil annonçant la mort de Joshua, coups de fil infondés. Finalement, profitant de deux semaines de permission et sous prétexte de passer des vacances au Canada il a déserté, avec sa femme et ses quatre enfants.
