Voilà , je suis une nouvelle venue !
Avoir un joueb c'est un peu comme avoir un journal j'ai l'impression. J'ai tenu et je tiens encore des journaux intimes mais tenir un joueb doit être différent car on peut rajouter des liens (qu'on peut tout de suite aller voir par un simple clic , dans un journal , il faut chercher les références dans d'autres documents).
Ma vie est devenue une rebellion plus ou moins marquée depuis le jour où nous avons appris que ma mère avait un cancer. J'étais en 6ème , sortait peu et n'avait pas beaucoup d 'amis (je n'allais pas les chercher). Bref , j'avais une vie coucounée, tranquille etc. Et puis voilà que débarque le cancer avec ses pleurs et tout son bazar.
Quand le cancer s'est immicié dans la moëlle épinière j'étais en quatrième, j'ai sorti la tête du cocon familial et j'ai trouvé de nouvelles copines dont une qui voulait et veut toujours être actrice. Ca a été ma période cinéma avec tout ce qui va avec : connaître la vie des acteurs par coeur, leurs rôles, leurs compagnes ou compagnons etc. J'ai commencé à m'ouvrir aux gens , à parler avec eux etc et j'ai arrêté le judo.
Puis le cancer est arrivé au cerveau ,j'étais au milieu de mon année de 3ème, j'ai encore changé de fréquentations , à présent j'étais avec une dragueuse et une fille adorablement sympa. A partir de ce moment là, tout ce que j'avais appris sur lesexe et tout ce qui va avec lors de mes camps spéléo est ressorti : j'ai étonné les gens. J'étais "décoincée". J'ai flirté avec les garçons mais sans jamais aller plus loin : ils refusaient ou ne savaient pas. Peut être se souvenaient ils encore de moi comme d'une intello judoka qui déclinait toutes les invitations des mecs parce qu'elle était trop immature pour comprendre ce qu'était une pipe. C'est à ce moment là que j'ai cessé de croire en Dieu.
Puis le cancer a gagné , le 20 juillet 2004 , quelle ironie : ma mère est née un 20 septembre.Elle n'avait plus l'usage de ses jambes et un peu de sa tête aussi. Mon père s'était battu pour que nous l'ayons à la maison avec nous et avait gagné. Je l'ai donc porté de son lit à son fauteuil et de son fauteuil à son lit. Mon père l'a lavé maintes fois. Puis nous sommes partis prendre des vacances en Normandie: mon père , mon frère et moi pendant une semaine. Nous avions laissé ma mère à la maison , avec notre grands mère , sa mère. Des infirrmières assuraient un roulement et tout était organisé.
Ma mère est partie à ce moment là , nous sachant heureux en Normandie où il faisait beau. Je n'arrive pas à me débarrasser du fait que je pense que mon père nous a fait partir en Normandie poue la laisser mourir tranquille. Sinon , pourquoi serions nous partis ?
Voilà, j'ai 15 ans à présent et je suis pleine de révolte contre ce monde imparfait et sa médecine de merde qui a laissé mourir ma mère. Je me révolte donc à ma manière parfois comme les adolescents le font, parfois comme un adulte le ferait à mon avis. Ca ne marche pas toujours. Mais j'ai juré de ne laisser personne dire du mal de sa mère sans en comprendre la raison : on aime heurter ses parents à l'adolescence mais malgré tout ce que l'on peut dire on ne veut pas les voir mourir.
LOVE THE PEOPLE
à 22:09